Officiellement, les camps où sont enfermés les prisonniers politiques nord-coréens n’existent pas. Le régime rejette le terme “prisonnier politique” en guise de réponse. Vus de l’espace pourtant, des camps ont pu être identifiés par des organisations de défense des droits humains, Amnesty International en partenariat avec l’American Association for the Advancement of Science (AAAS).
Six camps ont été localisés grâce à des images satellites à ce jour. Six camps disséminés sur le territoire de Corée du Nord, principalement dans le Nord. Les associations ont recoupé avec les témoignages de survivants, graciés ou échappés. L’un d’eux est en France pour la première fois cette semaine.
Kim Tae-Jin a été libéré du camp de Yodok il y a 20 ans. Il est resté quatre ans dans la section dite de contrôle révolutionnaire, dédiée aux peines inférieures à 10 ans. Dans les sections de contrôle total, les prisonniers sortent les pieds devant ou s’en s’échappent. Ils y purgent des peines à perpétuité. Aujourd’hui, Kim Tae-Jin milite au sein de l’ONG Free the NK Gulag pour que le régime nord-coréen reconnaisse l’existence de ces camps et pour qu’il les ferme.
Les chercheurs de l’AAAS se sont inspirés d’une précédente étude, rédigée par le Comité américain pour les droits humains en Corée du Nord (HRNK), explique Susan Wolfinbarger, responsable du programme. En 2003, l’organisation avait identifié sept camps en Corée du Nord à partir d’images satellites haute-résolution fournies par les satellites QuickBird de la société Digital Globe et IKONOS de Space Imagine Corporation.
Les images étaient ensuite présentées à des survivants. De la confrontation émerge une carte. La méthode est un exemple de “Participatory-GIS” (ou système d’information géographique participatif en français). L’AAAS a suivi la même méthode. Susan Wolfinbarger détaille :
Amnesty nous a demandé d’analyser les localisations et AAAS a obtenu et observé les images, certaines étant inédites. Étonnamment, nous avions quelques images nouvelles de ces camps.
Elles ont été commandés à trois entreprises d’imagerie, deux américaines (DigitalGlobe et GeoEye) et une israélienne (ImageSat). Les satellites utilisés ont des résolutions allant de 0,50m pour le satellite World-View 2 de DigitalGlobe à 0,82m pour IKONOS de GeoEye.
Depuis l’espace apparaissent des camps étendus sur plusieurs dizaines de kilomètres carrés. Selon l’association Free The NK Gulag, le camp de Yoduk s’étend sur 20 km en largeur et 35 en longueur, le tout divisé entre les sections de contrôle révolutionnaire et de contrôle total. Au sol, Kim Tae-Jin a connu le travail forcé et les mauvais traitements. Amnesty dénonce des conditions “proches de l’esclavage”. Kim Tae-Jin se souvient :
Nous devions accomplir des tâches contre notre gré en suivant les ordres des gardiens. Et ce, même quand notre état physique ne nous le permettait pas. Les enfants ou les personnes âgées aussi devaient travailler. L’âge ne changeait rien à la rudesse des tâches. Il y avait beaucoup de familles en vertu du principe de culpabilité par association, beaucoup d’innocents.
La culpabilité par association. Le délit concentre les critiques des défenseurs des droits humains. En vertu de ce principe, toute personne dont un membre de la famille est arrêté peut être poursuivie. “Dans le camp, les familles vivaient ensemble dans des bâtiments séparés” raconte Kim Tae-Jin. “Aujourd’hui, ce n’est plus le cas”. Lui était avec les personnes seules, dans de grands dortoirs.
Les jours sont rythmés par le travail. Avant le lever du soleil, les prisonniers sont rassemblés, comptés et envoyés dans les champs, pour ceux qui ont des tâches agricoles.
Après quelques heures, on nous donnait un petit déjeuner : du maïs concassé, parfois du riz, parfois une soupe avec du chou. Les quantités étaient très faibles. Pour manger de la viande, il fallait attraper des rats, des grenouilles ou des serpents. C’était des moments de joie, mais il fallait pour ça déjouer la surveillance.
Kim Tae-Jin décrit un système de gardiens organisés, segmentant le camp en plusieurs sous-sections et les prisonniers en équipes. La culpabilité par association s’applique aussi à l’intérieur du camp. Lorsqu’un membre d’une équipe est pris en faute, l’ensemble de l’équipe est puni. La torture y était courante.
Dong-Hyuk Shin s’est échappé du camp de Gaechon en 2005. Il y a subit des tortures à plusieurs reprises, phalange coupée, brûlures, coups. D’autres survivants racontent des exécutions publiques, notamment à Yodok. Amnesty International estime que 200 000 prisonniers politiques sont aujourd’hui enfermés dans les camps de Corée du Nord.
En réalité, le régime de Pyongyang veille à imposer un lexique belliqueux à l’ensemble de la population. En témoignent les dessins animés officiels à destination des enfants. Petits bijoux de propagande brut de décoffrage, ces films d’animation justifient cinquante ans d’une autarcie organisée entre paranoïa et agressivité, abnégation guerrière et militarisme. Ou, pour reprendre KCNA:
[Les dessins animés] sont faits pour implanter dans l’esprit des enfants un patriotisme brûlant et canaliser la haine envers l’ennemi
Exemple: dans la clairière d’un bois, un ours brun esquisse quelques pas de danse classique coréenne. Au gré d’innocents chœurs enfantins, il pousse la chansonnette devant une bande d’écureuils admiratifs :
Quelle que soit la manière, j’utiliserai ma force
Jusqu’à ce que l’ennemi ne soit plus que poussière dans le vent
Faites-les sauter, faites-les sauter
Bienvenue dans la série “L’écureuil et le hérisson”. Le village des écureuils est sous la menace d’une armée de belettes féroces. Heureusement, le grand ours de la colline veille au grain pour protéger les vulnérables créatures. Mais, usant de la ruse, les ennemis parviennent à soûler l’ursidé et mettent les cabanes à feu et à sang. Seul un écureuil parvient à échapper à la rafle et court rejoindre ses amis hérissons à l’organisation martiale, rompus au combat. La grande guerre de reconquête peut alors commencer…
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En Corée du Nord, les films d’animation servent un même objectif. Comme l’explique à OWNI la chercheuse Dafna Zur, spécialiste des éditions nord-coréennes pour les enfants, la représentation du combat contre un agresseur est essentielle:
La Corée du Nord a toujours fait face à de vrais défis économiques. Le rôle de la propagande est, notamment, de parvenir à mobiliser les Nord-Coréens en attisant une grande aversion de l’ennemi, quel qu’il soit.
Portraiturer l’ennemi sous des traits animaliers est une vieille tradition en Corée du Nord, remarque la chercheuse à l’université Keimyung (Corée du Sud). Dans les années 1950 déjà, Adong Munhak, le grand magazine pour enfants de l’époque, contenait inévitablement une parabole animalière sous forme de bande dessinée. Et les canons du genre n’ont guère évolué en l’espace de quelques décennies. En guise d’innocents Nord-Coréens, les animaux purs et intelligents de la forêt: le lion, l’ours, l’écureuil, le hérisson (véritable mascotte nationale)… À l’ennemi, la figure d’un animal sournois et détesté: la belette, le chacal… (faisant également référence aux surnoms donnés aux Américains).
Le “canon-crayon” est un grand classique qui tourne sur Internet depuis quelques années. Un garçon nord-coréen est assis à sa table de travail, à plancher sur son devoir de géométrie. Tombant de sommeil, il se laisse emporter dans un rêve.
Catastrophe, les tanks américains arrivent par la mer. Heureusement le héros et ses petits amis ont revêtu l’uniforme militaire et courent défendre les rivages du valeureux pays. Les engins américains (nez crochu, yeux vicieux) avancent, avancent. Le petit écolier et ses crayons-missiles sont le dernier espoir de la nation… “Tire, tire !” lui hurle un espèce de petit tyran. De guerre lasse: les projectiles ratent leur cible. Et l’ennemi qui approche…il sera bientôt là…il arrive…
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Depuis la guerre de Corée (1950-1953), note Dafna Zur, l’une des principales caractéristiques des images à destination des enfants (affiches, bande dessinées ou films d’animation) est de jouer sur la synergie de la candeur et de la violence. L’enfant est représenté comme une figure éternellement innocente. Dans le “canon-crayon”, le héros est ainsi représenté sous les traits d’un petit garçon au teint diaphane, les traits purs et doux, sans la moindre ombre sur le visage, les cils recourbés…. Dénué d’humanité, l’enfant atteint le statut de symbole.
Et pourtant cette figure canonique se lance sans hésitation aucune dans la guerre (en l’occurrence bombarder les Américains de crayons-missiles). La violence ainsi esthétisée est présentée comme le simple jeu d’un enfant, un jeu naturel et désirable. Mais les dessins animés ne possèdent toutefois pas la crudité des bandes dessinées, où l’on voit les peaux déchirées, les corps déchiquetés, les armes ensanglantés. Si la violence est moins présente à l’écran, elle n’en est pas moins suggérée à tout bout de champ: uniformes, injonctions martiales, musique militaire récurrente… L’expérience semble même carthartique: en s’affrontant à un ennemi déshumanisé (belette, tank…), l’individu s’accomplit lui-même, il semble passer une étape salvatrice. Influencée par l’esthétique du Japon militarisé des années 1930, alors puissance colonisatrice de la Corée, cette apologie de la mort et de la violence joue sur son pouvoir mobilisateur, comme le remarque Dafna Zur:
La glorification de la violence est partie intégrante de l’identité nord-coréenne. Il y a quelque chose d’excitant dans la violence, dans le défi de l’ennemi. La brutalité est une émotion viscérale, une émotion forte qui unit le peuple
Pourquoi les écureuils ont-ils été défaits par les belettes ? Car ils n’étaient pas organisés militairement, trop confiants dans la protection du seul ours.
Pourquoi l’écolier n’arrive-t-il pas à repousser l’invasion des tanks américains? Car, n’ayant pas fait son devoir de géométrie, il se trompe dans l’angle du lancement de ses missiles
Dans chaque cas, la nation (ou sa représentation narrative) est mise en danger en raison d’une erreur. Le moindre faux pas d’un individu risque de compromettre la communauté toute entière. La morale est intangible : “sois irréprochable pour pouvoir défendre ton peuple”. Dans “L’écureuil et le hérisson”, tous les animaux s’allient ainsi ensemble pour créer une armée organisée et aller battre les belettes. Dans le “canon-crayon”, l’écolier se réveille en sursaut et retourne à son devoir de géométrie avant d’aller professer de lénifiantes leçons à ses camarades sur l’importance de l’apprentissage.
Parfois, la nation requiert même un véritable sacrifice. Un autre dessin animé, datant de 1993, met ainsi en scène un couple de jeunes épis de maïs assistant, héberlué, au combat héroïque d’un régiment de patates. À peine les nouvelles cultures mises en terre, voilà que des bactéries s’apprêtent à venir les dévorer. Heureusement, l’armée (de pommes de terre) est là pour défendre les futures récoltes. S’engage alors une lutte drolatique entre bactéries et patates, le tout sous le regard effrayé des deux épis de maïs. L’issue est favorable: les pommes de terre sortent victorieuses. À peine couronné de son succès, le régiment se jette dans une machine agricole pour en ressortir sous forme de paquets de chips ou de purée. Pour nourrir la nation, comprenez. Une nouvelle génération de pommes de terre, encore plus nombreuse, voit alors le jour grâce à l’abnégation de ses aînés.
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Contrairement aux autres dessins animés, celui-ci ne donne pas (trop) dans la métaphore guerrière. L’accent est plutôt mis sur les sacrifices auxquels chaque individu doit consentir pour que la nation puisse connaître des lendemains ensoleillés où la nourriture foisonnera. Un message bien senti pour un film d’animation sorti au beau milieu des grandes famines des années 1990…
]]>Le drapeau sublimé dans la propagande
En soit, ce n’est pas de la publicité pure et dure, mais ce fut de loin le modèle de communication le plus utilisé au XIXème siècle que ce soit en période de guerre comme de stabilité politique. Voici donc une petite rétrospective de la propagande comme vous ne l’avez jamais vu, pays par pays.
Dernière dictature communiste asiatique, la Corée du Nord est de loin le pays qui maîtrise le plus la propagande. Problématique : Comment faire croire à tout un peuple que ton pays est génial alors que même les rats tentent de fuir ?
Réponse : Mettez un petit bonhomme plein de style, embrigadez tout un peuple dans les mythes et prenez soin de votre communication via la propagande.
La Paysanne, heureuse dans ses champs
Les verts pâturages de la Corée du Nord (Actuellement en État de Famine)
Le sourire na-tu-rel
Évidemment, LE grand ennemi du communisme de type staliniste, c’est le capitalisme. Et qui est LE digne représentant du capitalisme ? Les États-Unis. La Corée du Nord élabore donc toute une propagande contre ses ennemis : les Américains. Et parfois c’est très violent.
Un pays ouvertement haineux envers l’Amérique
Au dessus : “Ne laissez pas les loups américains détruire vos vies”
Utilisation des symboles américains comme le Capitole …
… ou l’aigle, emblème du pays (Contre l’innocent bout de chou coréen)
Au dessus : “Rien n’arrêtera notre avancée !”
“Tous contre l’ennemi américain”
L’économie américaine symbolisée par le Capitole
Dans la même lignée, on a aussi toute une communication sur les avancées technologiques et matérielles du pays. Mais aussi sur les productions du pays qui seraient riches et suffisantes.
La Métallurgie performante du pays
Une technologie dernier cri, pour un pays compétent
Un système ferroviaire développé. Des mineurs héroïques
Même si ça fait très 70 – 80, ces affiches sont bien sorties durant les années 2000
La représentation de l’ennemi est très présente en Corée du Nord, tout comme ces capacités agricoles, techniques, mécaniques, productives, informatiques … Il reste cependant un élément qui est plus que mystifié : le parti (unique). C’est le fondement même de la société nord-coréenne.
Toutes les classes sont représentées pour la gloire du Parti
La gloire du communisme Nord-Coréen sans cesse célébré
Le Juche et le drapeau – Symboles du Pays – En haut”Le Brave Juche”
Le peuple Coréen, un peuple heureux
La Corée du Nord est l’un des derniers forts du communisme stalinien, connu pour sa propagande inimitable : joie des protagonistes, situations irréelles, mystification du pouvoir etc … Tout ça n’est pas sans rappeler l’un des principaux belligérants dans la guerre à la propagande : l’URSS.
Même si aujourd’hui elle n’existe plus, l’URSS a été LA grande puissance de la propagande. Des affiches par milliers, des représentations ultra-idéologiques, c’est en fait l’organisation qui a instauré les codes de la propagande moderne. Ancêtre des affiches Nord Coréennes, il y a tout de même la même structure partagée entre idéologie et embrigadement.
Les figures emblématiques du communisme de l’URSS : Lenine …
… et Staline”Comprenons le chef Staline, entrons dans le communisme”
Lenine mystifié
Contrairement à la Corée du Nord, on voit dans la propagande russe, la dominance du rouge et des symboles idéologiques avec une classe particulièrement représentées : les ouvriers. Représentation logique dans un contexte particulièrement tendu contre les États-Unis où l’apogée de l’URSS atteint des sommets.
La représentation de l’ouvrier et du prolétariat
Les paysans et paysannes, heureux.
La propagande de l’URSS est connue pour exposer ses capacités militaires et techniques, avec exhibitions d’armes et des transports. On chiffre, on veut faire peur, on veut rassurer le peuple. L’URSS est puissante et le montre.
L’importance de montrer des chiffres et du résultat, une spécialité propre à l’URSS
En haut : “Les ennemis sont au front, les Russes doivent résister aux ennemis de la révolution”
L’armée et la flotte aérienne
Ce type de propagande est aussi reconnaissable avec l’omniprésence des références au sang et à la guerre.
L’ennemi est capitaliste
Tout le monde est réquisitionné, pour l’affrontement
Ce qui est propre à l’URSS c’est l’importance de la parole. Au fur et à mesure des années, il y a eu une évolution concernant la liberté d’expression, la propagande le révèle plutôt bien. De plus, la presse a son importance dans cette société, malgré sa large censure, elle est représentée, tout comme les livres et les diverses sources de savoir.
En bas : “Garde ta langue dans ta bouche”
L’appel aux connaissances – En bas : l’affiche revisitée par Franz Ferdinand (Second album)
Il est évident que comme la Corée du Nord, il y a une célébration inépuisable du parti et du communisme, fondement même de l’URSS (CCCP).
Au dessus : “10 ans de la révolution d’octobre”
Le Peuple armé prêt à défendre la CCCP (URSS)
En bas : “Tous, pour la victoire”
Ces différentes affiches, nous montre bien les différents codes présents dans la propagande russe et repris par la Corée du Nord. Ces codes sont utilisés par les deux puissances, mais une sous branche se détache et rend la propagande plus originale.
En effet, avant la Seconde Guerre mondiale, l’URSS était l’un des principaux foyers de la population juive européenne. Aujourd’hui minoritaire, les juifs russes ont le plus souvent migré vers Israël ou les États-Unis. Cependant, on retrouve leurs traces culturelles dans la propagande avec de nombreux affichages tout en hébreu et ventant les mérites de l’URSS.
Le Prolétariat Russe Juif, représenté dans quelques affiches
Toujours les paysans juifs en URSS
Ces deux puissances communistes, nous montre bien l’importance de leurs codes dans leurs affiches : rouge, armée, pouvoir, prolétariat, réussite, ouvrier etc … Cependant, une troisième puissance communiste (Enfin aujourd’hui, communiste de marché, bonjour le paradoxe) se détache …
Contrairement a ses consœurs, cette puissance a peu fait de propagande mais le peu qu’elle a fait diffère de l’URSS et de la Corée du Nord. On retrouve la majorité des codes MAIS représentée par des enfants, détail important qui permet à cette propagande d’être plus légère.
Et évidemment, on retrouve tous les codes habituels du communisme, avec mystification du peuple, apogée du parti, drapeau et insignes …
Les insignes et symboles mais présentés de façon moins violente que l’URSS
L’honneur au drapeau et au labeur
L’armée, moins de sang et plus d’armes
L’ouvrier et les paysans, dans des représentations plus “traditionnelles”
Le petit livre rouge – Propagande pro-Mao
On l’a vu avec ces trois pays que le communisme a été l’un des principaux acteurs du développement de la propagande. Faire oublier la réalité et se conforter dans l’image d’une puissance efficace qui fait peur devient désormais possible, grâce à la propagande.
Mais il ne faut pas oublier que les différentes guerres ont alimenté la propagande mondiale. Avec en tête : les États-Unis
La première puissance économique mondiale a bien utilisé la propagande. Entre les deux guerres mondiales, la guerre froide et les différentes crises géo-politique, le pays est devenu un acteur principal dans la propagande mondiale.
Le Mythique Oncle Sam qui vous pointe du doigt
Les valeurs : respect, honneur, patrie.
L’inimitable patriotisme américain
Avec les États-Unis, c’est simple : l’armée, les trois couleurs, les Marines et le drapeau. Rien en plus, rien en moins. Les Marines et la Navy sont particulièrement représentés.
La Navy – Men & Young Men
Les couleurs américaines et le traditionnel uniforme – Navy
Le recrutement des Marines – “The Navy Needs you ! Don’t read American History, MAKE IT “
Tout en symboles : le drapeau, la statue de la liberté (Humanisée) et oncle Sam
Au delà de ces deux branches armées, on retrouve aussi l’armée de terre et l’armée aérienne, très présentes dans les conflits et fiertés des Etats-Unis. On les retrouve évidemment dans la propagande.
Army Air Force, typiquement masculine
She’s a WOW – La femme réquisitionnée
Les femmes au service du pays.
La propagande en pleine Seconde Guerre mondiale
Une production massive aux Etats-Unis
La propagande américaine est donc essentiellement militaire et non pas idéologique (Bien qu’Oncle Sam en soit un bon vecteur). On retrouve cependant les fameux “Bonds” vendus lors de la Seconde Guerre mondiale pour financer le pays et le réarmement du Pays.
Oncle Sam, toujours là avec ses Bonds – Et en plus il pointe du doigt
“Repousser le barbare” grâce aux Bonds
Se battre ou acheter des Bonds
La propagande américaine reste donc 100% centrée sur l’armée et le combat sous toutes ses formes : via les bonds, les Marines, la Navy, les militaires, la flotte aérienne … L’ennemi n’a pas de forme précise à part celle des barbares. Ce type de propagande lui est propre car très patriotique (Voir là) et est totalement différente de la propagande européenne.
Cette dernière catégorie géographique concerne l’Europe. Bien moins important, voici un petit échantillonnage des différentes affiches de propagande sur deux siècles. On retrouve l’Espagne comme principal acteur de la propagande européenne, notamment à cause de la Guerre Civile.
France : Guerre Froide – Guerre d’Algérie
Allemagne – Hongrie
La propagande nazie : famille parfaite et ouvrier arien
Italie – Seconde Guerre Mondiale
Grande Bretagne – Caricature de Churchill – God Save The King
Portugal – Pays Basque
“Ayuda a la Evacuacion” : Aidez à l’évacuation
Le Socialisme forgera une nouvelle Espagne – L’implication des femmes pour la victoire
“L’unité de l’armée du peuple sera l’arme de la victoire”
Propagande des régions qui se veulent autonomes : Catalogne et Pays Basque
République Espagnole
Avec tout cet article, on peut voir que la propagande a été l’un des vecteurs des valeurs de chaque pays et idéologies au cours de ces deux siècles. En pleine apogée lors des différents conflits mondiaux ou internes, elle est aujourd’hui considérée comme une véritable forme de média pour l’époque. Cependant, une question subsiste : Reste t’il des traces de la propagande aujourd’hui ?
La propagande aujourd’hui est reconnaissable grâce à tous ses codes esthétiques, on en retrouve beaucoup dans certaines publicités. Résultat, l’art et la publicité réutilise les codes de la propagande.
L’utilisation par M&M’s des anciens codes soviétiques – L’art qui stylise Obama en propagande moderne
Juste pour le plaisir final, ce petit détournement très … actuel.
Un long article donc, qui nous montre que la propagande était une forme de communication comme une autre avec des codes et règles précises. Aujourd’hui on en retrouve des traces dans l’art mais aussi et surtout dans la publicité. Si vous avez des modèles, pas d’hésitation, proposez ;)
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