Les data en forme

Le 19 décembre 2011

Cette semaine, les journalistes de données d'OWNI posent des problèmes au Père Noël, font une data-visite en Indiana et analysent les communications des Américains (sans l'aide d'Amesys).

L’information vous a peut-être échappé, mais dans six jours, c’est Noël. Et la semaine suivante, la fin de l’année 2011. Des diktats du calendrier auxquels la planète data se plie elle aussi.

Mais à sa manière : le collectif Science Gallery met ainsi les pieds dans le plat, en analysant en données la question suivante : comment fait le Père Noël pour réaliser sa tournée ?

Loin d’être anodine, cette énigme pourrait très bien concurrencer les bons vieux problèmes de baignoires qui fuient  : étant donné que l’on compte environ deux millions d’enfants dans le monde, dont un tiers, est généralement “bon” à l’école, que les visites du Père Noël doivent se situer entre 7 heures du soir et 7 heures du matin, (…) combien faut-il de rennes au Père Noël ?

La réponse est ici. Et si vous aimez suffisamment les mathématiques appliquées à Noël, il est possible d’acheter cette carte postale sur le site de Science Gallery.


NB : cette infographie a été repérée par l’éditeur d’OWNI.eu et aimable traducteur de notre chronique en anglais toutes les semaines, Aidan McGuill.

Trop de sapins, calendriers de l’Avent, guirlandes et crèches ont entouré notre petite équipe ces dernières semaines. Nous cédons au consumérisme ambiant de cette fin d’année. Ou à un sursaut de bienveillance pour vos proches : si vous tenez à leur faire des cadeaux, autant que ce soient des cadeaux data.

Parmi nos préférés, deux très beaux livres sur la datavisualisation : Datavision, par l’incontournable David McCandless et Visualizing Complexity par Manuel Lima, dont vous pouvez voir quelques alléchants extraits ici même.

Pour ceux qui préfèrent les posters : Dencity pour réfléchir à notre place dans le monde ou les projets Time Plots pour réviser son histoire politique américaine à l’approche de 2012.

La planète data ne résiste pas non plus à la tradition du best of, une fois que l’année tire à sa fin. Celui de Visualizing.org est une façon poétique de se rembobiner le (data) film de 2011 :

Avant de refermer définitivement le chapitre des fêtes, jetez un coup d’œil à cette application, qui, sans être récente ni très travaillée en termes de design, offre un service public utile en cette période souvent synonyme de longs trajets en voiture, en vous permettant de trouver la station d’essence la moins chère dans votre département.

Look right / Look left

Transports toujours, mais sous un angle moins insouciant. La BBC s’est saisie de l’intégralité des données des décès par accident de la route, au Royaume-Uni entre 1999 et 2010 et en a pondu une web-app particulièrement complète.

Visualiser en une vidéo toutes ces données où un point lumineux représente un accident ; accéder aux chiffres sur sa zone géographique ; parcourir les rues de Londres pendant 24h avec une ambulance par un reportage minutieux ; explorer les data par des filtres et des visualisations ; apprendre les dernières évolutions envisagées pour faire éviter l’accident à la voiture,… On apprécie le talent des équipes de la BBC pour permettre à l’utilisateur de rentrer facilement en profondeur dans les sujets.

La data au service du terrain

Depuis le début du soulèvement, peu de journalistes étaient présents en Syrie pour rendre compte de la situation. Il était difficile d’avoir une idée du nombre et de la fréquence avec lesquels les citoyens et les militaires meurent, sur l’ensemble de la période.
Pour apporter notre pierre, nous avons assemblé les rapports des agences de presse nationales pour produire cette carte, qui recense les décès reportés en Syrie.

Avec une simple GoogleMaps, le Guardian montre une fois de plus comment le journalisme de données peut agir en complément du journalisme de terrain, en apportant un éclairage et un résumé différents.
Ce travail met également en lumière la difficulté des journalistes à avoir une vision complète des événements dans ce genre de situation : la carte recense un peu plus de 1 000 décès alors que l’ONU en a annoncé 5 000.

Connecting people

Les États-Unis, ses communautés, ses échanges, sont un champ d’expérimentation infini pour la data. Le projet “The Connecting States of America” de l’inspirant Senseable City Lab du Massachusetts Institute of Technology (MIT), vise à redessiner les frontières entre communautés en s’appuyant sur les communications (appels, SMS).

Les données de densité de la population sont croisées avec les données de communications et celles concernant les communautés. Par différents visuels et une carte interactive, l’utilisateur peut ainsi observer vers quels autres États et communautés ses voisins communiquent le plus.

Ouvre ton musée

Dernière intrusion en terre étasunienne : un tour rapide du côté de l’ Indianapolis Museum of Art (IMA) qui propose sur son site internet un tableau de bord mettant en scène certaines de ses données : nombre de visiteurs, nombre de nouvelles Å“uvres d’art, consommation énergétique ou encore montant de sa dotation. Chaque entrée permet d’accéder à un article plus complet.
Un dashboard qui n’est pas sans rappeler celui de The Atlantic Cities : visiblement quelqu’un sait faire du dashboard business outre-Atlantique.

C’est en tout cas un bel exemple d’ouverture des données culturelles… N’est-ce pas Neelie Kroes ?

La campagne version tweet

Terminons par un projet made in France : Bubble-T a participé au concours dataviz organisé par Google et YouTube (dont nous vous avons largement parlé la semaine dernière, sur OWNI et sur notre datablog). Réalisé par Raphaël Velt, Romain Vuillemot, Samuel Huron et Yves-Marie Haussonne, Bubble-T propose de suivre l’activité Twitter autour des candidats à l’élection présidentielle.

Chaque tweet parlant d’un candidat est représenté par une petite bulle (quand vous la survolez, vous pouvez voir le texte du tweet, son heure, son auteur et la photo de profil de ce dernier) qui vient se loger dans la case correspondant au candidat dont il fait référence. Vous pouvez appliquer différents filtres et mettre sur pause pour explorer plus en détail les tweets, ou voir le récapitulatif sur une semaine ou 24 heures.

Un outil intéressant qui ne demande qu’à trouver des usages. Un conseil : à utiliser sur son ordinateur pendant un débat politique télévisé . En attendant la télévision connectée.


Retrouvez tous les épisodes des Data en forme !

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